CSPU
Ecole Secondaire
Maternelle et Primaire
Centre College Saint-Pierre
Chorale
Theatre
Association des Parents

Autre site à visiter:
Malpertuis, adaptation à la scène au CSPU
- Présentation du projet
- Conférences-rencontres
- Ciné-club
- Concours de nouvelles fantastiques
- Le programme
- Photos

Malpertuis à la scène au Collège Saint-Pierre

Le célèbre roman de Jean Ray a fasciné et fascine encore tous ses lecteurs. C’est le plus achevé des récits intercalaires, oè les voix narratives se mèlent pour mieux perdre, puis donner une explication qui séduit par sa portée métaphysique. La dure "loi de Cassave" (les dieux meurent à mesure que décroît la foi) est au centre du roman. Roman qui est aussi un drame de jalousie entre Alecta et Euryale, chacune prêtant son nom à une partie du livre. Enfin et surtout, il y a la maison, tentaculaire et obscure, avec son jardin, ses ruines, ses caves et ses labyrinthes. Et que dire des personnages  Tous ont un poids, une voix, une forme, une couleur : ils habitent la maison, et même quand ils en sortent, ils portent sur leur visage et leurs vêtements l’ombre de la terreur noire que distille la terrible baraque.

Harry Kümel a tenté – avec plus ou moins de bonheur – une adaptation cinématographique. C’était une gageure. C’en est une autre de porter sur les planches l’univers tératologique du grand maître gantois. Quand on fait le compte exact, il ne faudra pas moins de trente-cinq acteurs, auxquels il faut ajouter une quinzaine de figurants. Trente-cinq acteurs, qui chacun incarnent un personnage profondément original, empli de sensibilité contrastée, dans le respect – parfois mot à mot – du texte qui l’a fait naître.

Nous avons voulu suivre au maximum la teneur du roman : construction rigoureuse du récit, de ses différentes parties ; profonde imprégnation religieuse ; décor en hauteur ; présence, imago des personnages.

Ainsi, la pièce comporte deux actes, précédés chacun d’un prologue; chaque acte est divisé en six scènes. Le plateau est masqué par la façade de Malpertuis, qui s’ouvrira sur la salle à manger de la maison, de laquelle part un escalier se dirigeant vers les étages. Au deuxième acte, ce décor deviendra un cloître de couvent (le moutier des Pères blancs). Deux prosceniums : côté jardin, une chambre (celle de Cassave, puis, chambre d’amour) ; côté cour, un café, qui sera aussi la cuisine.

Bien entendu, la partie lumières est très importante, afin de ménager les effets : la lueur verte des yeux d’Euryale prendra toute sa splendeur. La capture des dieux (prologue au deuxième acte) proposera un tableau très esthétisant, avec les sons qui l’accompagnent. Enfin, l’atmosphère sera celle de la fin du XIXe siècle, avec des scènes de rue à la Dickens.

Le décor est planté. L’avant-première a eu lieu le 1er février 2001. Ensuite, huit représentations ont eu lieu durant la première quinzaine du mois de février.

Il est bien évident qu’on n’entre pas dans l’univers de Jean Ray sans préparation. Aussi, nous avons voulu créer autour de la pièce une animation d’école.

Tout d’abord, une exposition : trente panneaux sur les auteurs fantastiques belges (aimablement prêtés par la Promotion des Lettres) ; des vitrines présentant les œuvres originales des livres de Jean Ray (coll. J.-M. Wilmart et Y. Daels) ; une salle (prise en charge par une classe de 3e Latin-Grec) était consacrée à la mythologie, pour que puisse s’établir la corrélation entre les dieux grecs et les personnages du roman ; une autre salle (prise en charge par une 3e Arts d’expression) était consacrée à un reportage sur Gand et Jean Ray. Le but était de pouvoir ouvrir le spectacle à d’autres écoles, l’exposition servant de prolégomènes à la pièce.

Pour les élèves des classes terminales (5e et 6e), nous avons invité des conférenciers qui introduisent à la littérature belge en général, et à la littérature fantastique en particulier. Comme le soulignait Nicolas Ancion, la Belgique est le seul pays francophone oè l’on n’enseigne pas la littérature nationale. C’est un manque à combler !

Dans les classes, des lectures ont été proposées aux différents niveaux : au premier degré, les Harry Dickson ; au deuxième degré, la lecture de Lord John de Jean-Baptiste Baronian, ainsi que Le grand Nocturne-Les Cercles de l’épouvante (Labor). Au troisième degré, Malpertuis (cela s’impose) et des livres d’auteurs belges.

Une autre activité a été proposée à l’ensemble des élèves : un concours de nouvelles fantastiques. Celui-ci fut supervisé par des professeurs de français, des libraires et des écrivains. Nous voulons susciter l’écriture, le goût d’écrire et faire partager un univers étrange. La remise des prix a eu lieu autour du 15 février, après les représentations.

Ainsi ont pu (re)vivre Jean Ray et ses œuvres. C’était un projet ambitieux, mais exaltant.

Ce dossier a été envoyé à diverses écoles de la région bruxelloise, ainsi qu’à des spécialistes, des admirateurs de "l’archange fantastique".Y. DAELS, J.-C. GEORGES, J.-M. WILMART